Points clés
- La faute disciplinaire des personnels de l’ESR (enseignant·es et BIATSS) est prescrite trois ans après la connaissance des faits par l’administration
- La faute des étudiant·es est imprescriptible
La prescription est un principe du droit selon lequel, passé un certain délai sans qu’une personne n’ait été « prise », on ne peut plus la sanctionner pour une faute qu’elle a commise.
Jusqu’en 2016, les faits fautifs étaient imprescriptibles pour tou·tes les agent·es publiques. La loi n°2016–483 du 20 avril 2016 a modifié la donne.
L’article L.532–2 du CGFP dispose désormais : « Aucune procédure disciplinaire ne peut être engagée au-delà d’un délai de trois ans à compter du jour où l’administration a eu une connaissance effective de la réalité, de la nature et de l’ampleur des faits passibles de sanction. (…). Passé ce délai et hormis le cas où une autre procédure disciplinaire a été engagée à l’encontre de l’agent avant l’expiration de ce délai, les faits en cause ne peuvent plus être invoqués dans le cadre d’une procédure disciplinaire ».
En matière de violences sexistes et sexuelles, il n’est pas rare que les victimes révèlent les faits tardivement à leur employeur, tenaillés notamment par un sentiment de honte ou par la peur des représailles. Ainsi l’administration n’aura-t-elle peut-être « connaissance » de la situation que des années après qu’elle s’est produite.
En outre, pour avoir une mesure « effective » de la réalité, de la nature et de l’ampleur des faits, il est nécessaire de mener une enquête administrative sérieuse. C’est donc bien à compter de la fin de l’enquête administrative que le délai de trois ans court.
Dès lors qu’au cours d’une enquête administrative ou disciplinaire, l’administration découvre des faits fautifs plus anciens, qui étaient connus d’elle, mais n’avaient pas été objet de poursuites disciplinaires, il est possible de les communiquer, afin de préciser le contexte et la récurrence, mais il ne sera pas possible de sanctionner l’agent·e pour ces anciens faits.
En ce qui concerne les usager·es (les étudiant·es), aucun délai de prescription légal n’existe concernant les faits fautifs. Ainsi une section disciplinaire peut sanctionner un·e étudiant·e pour des actes remontant à plus de trois ans.
Source
Code général de la fonction publique