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Témoins directs, témoins indirects

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Points clés

  • Le ou la témoin direct·e est la per­son­ne présente lors d’une scène de vio­lence sex­iste ou sex­uelle (VSS)
  • Le ou la témoin indi­rect·e est la per­son­ne à qui l’on révèle une sit­u­a­tion de vio­lence sex­iste ou sex­uelle, ou bien qui soupçonne que quelqu’un·e de son entourage subit ces types de vio­lences.
  • Le fait de sig­naler ou divulguer des faits répréhen­si­bles (crimes, dél­its…) ou con­traires à l’intérêt général (com­porte­ments poten­tielle­ment dan­gereux pour la pop­u­la­tion) peut faire de vous un·e lanceur ou lanceuse d’alerte.

Les devoirs des témoins sont encadrés par les arti­cles du Code pénal relat­ifs à la légitime défense et à la non-assis­tance à per­son­ne en dan­ger :

  • Arti­cle 122–5 du Code pénal : « N’est pas pénale­ment respon­s­able la per­son­ne qui, devant une atteinte injus­ti­fiée envers elle-même ou autrui, accom­plit, dans le même temps, un acte com­mandé par la néces­sité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a dis­pro­por­tion entre les moyens de défense employés et la grav­ité de l’atteinte ».
  • Arti­cle 223–6 du Code pénal : « Quiconque pou­vant empêch­er par son action immé­di­ate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit con­tre l’intégrité cor­porelle de la per­son­ne s’abstient volon­taire­ment de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volon­taire­ment de porter à une per­son­ne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pou­vait lui prêter soit par son action per­son­nelle, soit en provo­quant un sec­ours ».
  • Plusieurs textes pro­tè­gent les lanceurs d’alerte. Le prin­ci­pal est la loi n° 2016- 1691 du 9 décem­bre 2016 rel­a­tive à la trans­parence, à la lutte con­tre la cor­rup­tion et à la mod­erni­sa­tion de la vie économique. Cette loi a été sen­si­ble­ment mod­i­fiée par la loi n° 2022–401 du 21 mars 2022 visant à amélior­er la pro­tec­tion des lanceurs d’alerte, laque­lle assou­plit la déf­i­ni­tion et ren­force les pro­tec­tions accordées à ce, cette dernier·e. Ils et elles sont ain­si protégé·e·s con­tre les mesures néga­tives pris­es à leur encon­tre en rai­son de leur alerte, comme une mesure de licen­ciement, une sanc­tion, la perte d’une sub­ven­tion, ou encore une « procé­dure bâil­lon ». Une « procé­dure bâil­lon » est une action en jus­tice (par exem­ple : pour­suite pour diffama­tion, atteinte à la répu­ta­tion) qui est en réal­ité des­tinée à intimider le lanceur et lanceuse d’alerte.

Comment être un·e témoin actif ou active ?

En tant que témoin il est par­fois dif­fi­cile de venir en aide, même si l’on est un ou une proche de la per­son­ne vic­time. Elle-même a sou­vent du mal à par­ler de ce qu’elle vit ou a vécu.

Ceci n’empêche pas de pren­dre une pos­ture d’accueil pour être à l’écoute de ses besoins. On peut aider par des actes con­crets qui peu­vent faire la dif­férence :

  • d’une part, veiller à la sécu­rité de la vic­time, mais aus­si à sa pro­pre sécu­rité, notam­ment en refu­sant de rester seul·e donc en s’appuyant sur d’autres per­son­nes « allié·es » pour s’entraider.
  • d’autre part, rester disponible, car la per­son­ne peut chang­er d’avis, revenir sur cer­tains choix, se met­tre à douter, etc. Par­fois, il est dif­fi­cile de com­pren­dre les réac­tions de la per­son­ne vic­time. Mais, pour lui (re)donner con­fi­ance dans sa capac­ité de prise de déci­sion, il est impor­tant de respecter son rythme et d’accepter qu’il lui faille du temps.

Dans tous les cas il est con­seil­lé aux témoins (direct·e·s ou indirect·e·s) comme aux plaignant·e·s d’écrire le réc­it ce qui s’est passé pour pre­mière­ment : « exprimer » ce qui est trop dif­fi­cile à « dire » orale­ment et sec­on­de­ment : laiss­er des traces si, un jour, il y a pour­suite de la plainte.

Au moment des faits, il est possible :

  • D’appeler un numéro d’urgence gra­tu­it (le 112 pour con­tac­ter tout ser­vice d’urgence en France et Union européenne). Soyez précis·e auprès des forces de sécu­rité : lieu de l’agression, nom­bre d’agresseurs, nom­bre de vic­times, présence éventuelle d’armes, présence d’enfants, etc.
  • D’intervenir pour faire cess­er l’agression si vous vous sen­tez en sécu­rité, en adop­tant plusieurs straté­gies : mobilis­er les autres témoins, faire face à l’agresseur ou au harceleur, faire diver­sion… Votre réac­tion doit être pro­por­tion­nelle à la men­ace. Atten­tion vous n’êtes ni « super-héros » ni « super héroïne » ! (Voir la vidéo de sen­si­bil­i­sa­tion des 5 D de Stand’Up).

Quelle attitude adopter vis-à-vis de la victime ?  

Le ou la témoin direct·e ou indirect·e sou­tient la per­son­ne vic­time et témoigne de sa sol­i­dar­ité. L’indifférence ou les méfi­ances des témoins peu­vent être vécues comme une deux­ième agres­sion.  Il est impor­tant de val­oris­er les ressources et la démarche que la per­son­ne vic­time effectue.

Il est impor­tant de pronon­cer des phras­es telles que :  

  • « La loi inter­dit et punit ces actes et pro­pos » 
  • « L’agresseur est le seul respon­s­able » 
  • « Vous n’y êtes pour rien » 
  • « Je peux vous accom­pa­g­n­er vers les forces de l’ordre, la sécu­rité… » 
  • « Je peux rédi­ger pour vous un témoignage dans lequel je décris ce j’ai vu/entendu »
  • « Vous pou­vez être aidée »  

En tant que témoin direct·e ou indirect·e, il peut être néces­saire de se faire con­seiller et accom­pa­g­n­er en faisant appel à des asso­ci­a­tions d’aide aux vic­times. Elles sont aus­si à l’écoute des per­son­nes témoins de vio­lences. S’adresser par exem­ple à la plate­forme « ma sécu­rité » ouverte 7 jours sur 7, 24 h sur 24, gérée par l’État :

 (https://www.masecurite.interieur.gouv.fr/fr/demarches-en-ligne/portail-signalement-violences-sexuelles-sexistes).  

En effet, être un témoin d’un acte de har­cèle­ment et/ou de vio­lences n’est pas anodin. Il est pos­si­ble de ressen­tir divers sen­ti­ments : peur, cul­pa­bil­ité, malaise, etc.

Ressources