Points clés
- Les VSS sont des agissements qualifiables de comportements fautifs
- Ces comportements fautifs peuvent être sanctionnés à l’issue d’une procédure disciplinaire
- Ils peuvent également être constitutifs d’infractions pénales
Contrairement à une idée reçue selon laquelle les violences n’auraient pas cours entre « gens éduqué·es », l’ESR n’est pas un milieu exempt de VSS. Selon l’enquête VIRAGE[1], entre un tiers et un quart des étudiantes déclarent au moins un fait de violences au cours des 12 derniers mois (qualifiables pénalement : injure sexiste, harcèlement sexuel, agression sexuelle, viol). Ces violences, commises par des pair·es, des enseignant·es, ou d’autres personnels de l’ESR, constituent des faits fautifs dont certains relèvent également d’une qualification pénale.
Identification des violences dans l’ESR
Parce qu’il est impossible de prévoir tous les comportements qui portent atteinte à l’intégrité des personnes, il n’existe pas, dans le Code de l’éducation ou de la fonction publique, de liste de comportements identifiés comme étant des violences sexuelles ou sexistes.
Les Codes de l’éducation ou de la fonction publique définissent cependant les comportements attendus des différentes catégories de personnes travaillant dans l’ESR.
Ainsi, selon l’article R 811–11 C. éduc., l’usager·ère, doit s’abstenir de « tout fait de nature à porter atteinte à l’ordre, au bon fonctionnement ou à la réputation de l’université. »
Les agent·es de la fonction publique doivent quant à eux, s’abstenir d’adopter un comportement de nature à jeter le discrédit sur son corps ou sur l’administration et exercer leurs fonctions avec « dignité, impartialité, intégrité et probité » (art. L.121–1 CGFP). Ils peuvent être sanctionné·es en raison de manquements à leurs obligations statutaires, jurisprudentielles ou déontologiques.
En l’absence de texte règlementaire définissant la faute disciplinaire, ce sont ces règles qui guident les instances disciplinaires ou les tribunaux pour apprécier le caractère fautif d’un agissement dénoncé.
Agissements qualifiés de fautes par les instances disciplinaires et par les tribunaux
Certaines VSS réprimées pénalement sont bien évidemment constitutives de fautes disciplinaires, d’autres, sans être des infractions pénales, peuvent tout autant être sanctionnées sur un plan disciplinaire. Une procédure disciplinaire vise alors à établir le caractère fautif d’un propos ou d’un comportement, en se référant aux normes précitées.
Pour une recension des décisions disciplinaires portant sur des VSS, se référer à :
Laure Ignace, https://abcdroit-vss.fr/jurisprudence/
Sources
Farah Deruelle et Julie Jarty, « Juger les violences sexuelles à l’université : le pari du droit disciplinaire », Champ pénal/Penal field [En ligne], 28 | 2023, mis en ligne le 11 juillet 2023, consulté le 12 septembre 2023. http://journals.openedition.org/champpenal/14418 ;
DOI : https://doi.org/10.4000/ champpenal.14418
Voir aussi
[1] https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/28685/document_travail_2018_245_violences.de.genre_universite.fr.pdf