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Enquête administrative (interne)

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Point clé

  • L’enquête admin­is­tra­tive doit respecter les principes d’impartialité, d’objectivité, de con­fi­den­tial­ité et être con­tra­dic­toire. Elle per­met de faire la lumière sur les faits et de recueil­lir les élé­ments qui per­me­t­tent de cor­ro­bor­er l’ex­is­tence ou non de fautes pro­fes­sion­nelles. Elle sert de base éventuelle­ment à la con­vo­ca­tion d’une sec­tion dis­ci­plinaire qui décidera d’un niveau de sanc­tion

L’enquête admin­is­tra­tive est déclenchée par le·la chef·fe d’étab­lisse­ment lorsqu’une sit­u­a­tion qui lui est rap­portée est sus­cep­ti­ble de car­ac­téris­er une faute pro­fes­sion­nelle de la part d’un·e agent·e ou qu’un ser­vice dys­fonc­tionne. Une telle enquête peut égale­ment être mise en œuvre si les faits sus­cep­ti­bles d’être fau­tifs con­cer­nent un·e étudiant·e. L’enquête doit per­me­t­tre de faire la lumière sur les agisse­ments qui ont été révélés et d’envisager l’ouverture d’une procé­dure dis­ci­plinaire.

En règle générale, ce sont les ser­vices juridiques et/ou les ressources humaines de l’étab­lisse­ment qui réalisent les enquêtes admin­is­tra­tives, sou­vent en binôme. Les per­son­nels en charge d’une enquête doivent en pre­mier lieu respecter un critère d’impartialité, c’est-à-dire ne pas être en lien pro­fes­sion­nel ou per­son­nel avec la·les per­son­nes vic­times ou mis­es en cause.

La mis­sion con­siste à véri­fi­er que les faits rap­portés sont ou non cor­roborés par des élé­ments de preuve. Notam­ment en matière de vio­lences sex­istes et sex­uelles, la pièce maîtresse de toute enquête est le réc­it de la per­son­ne vic­time à par­tir duquel il sera pos­si­ble de déter­min­er les élé­ments pou­vant ou pas démon­tr­er ce qui cor­ro­bore.

L’audition de la vic­time par les enquêteur·ices con­sis­tera à ren­dre le réc­it le plus pré­cis, détail­lé, chronologique et cir­con­stan­cié pos­si­ble.

Out­re la per­son­ne vic­time, peu­vent être enten­dues les per­son­nes à qui elle s’est con­fiée, les témoins directs des agisse­ments s’il y en a, des col­lègues ou usager·es vic­times des mêmes agisse­ments, des col­lègues ou cama­rades de la per­son­ne mise en cause si elle souhaite les faire enten­dre pour sa défense puis la per­son­ne mise en cause en dernier lieu. L’ensemble de ces per­son­nes peut par ailleurs trans­met­tre aux enquêteur·ices des preuves matérielles utiles à l’enquête (par exem­ple, pour la vic­time, des élé­ments médi­caux ou la preuve de ses démarch­es).

Ces audi­tions sont entière­ment retran­scrites sous forme de procès-ver­baux, qui sont signés par les per­son­nes enten­dues à l’issue des audi­tions.

Il est impor­tant de respecter cette procé­dure avec rigueur, d’avoir pen­sé les ques­tions à pos­er de manière à ne pas induire les répons­es et d’avoir recueil­li des témoignages pré­cis.

C’est d’autant plus impor­tant que la per­son­ne mise en cause doit avoir accès à l’ensemble de l’enquête admin­is­tra­tive, dont les procès-ver­baux d’audition (Con­seil d’État, 5 févri­er 2020, n°433130). Les per­son­nes audi­tion­nées, pour témoign­er en con­nais­sance de cause, doivent savoir que la per­son­ne accusée aura accès à toutes les pièces du dossier.

En dehors de cette trans­mis­sion au mis en cause, les élé­ments recueil­lis pen­dant une enquête sont con­fi­den­tiels. La con­fi­den­tial­ité sera néan­moins partagée avec les mem­bres de la sec­tion dis­ci­plinaire si elle est saisie à l’issue de l’enquête.

À la fin de leurs travaux, les enquêteur·ices étab­lis­sent un rap­port dans lequel ils.elles se pronon­cent sur l’existence ou non d’une faute dis­ci­plinaire à l’encontre de la per­son­ne mise en cause : faute pro­fes­sion­nelle ou déon­tologique. Ils peu­vent aus­si se pronon­cer sur l’existence de har­cèle­ment sex­uel, har­cèle­ment moral ou dis­crim­i­na­tion, tels que défi­nis dans le CGFP. En aucun cas les enquê­teurs ne doivent se pronon­cer sur des qual­i­fi­ca­tions pénales quand bien même le com­porte­ment retenu relève par ailleurs d’une infrac­tion pénale.

Ce rap­port est trans­mis à la direc­tion de l’établissement qui prend la déci­sion de saisir ou non la sec­tion dis­ci­plinaire.

Sources

  • “Enquêter sur les vio­lences sex­istes et sex­uelles dans l’enseignement supérieur et la recherche — Recom­man­da­tions pour l’élab­o­ra­tion d’une enquête”, nov 2020 — esr.gouv.fr
  • “Les enquêtes admin­is­tra­tives sus­cep­ti­bles de suites dis­ci­plinaires — Vade­me­cum à l’usage des inspecteurs généraux”, IGESR, n°22–23 229A-Juil­let 2023

Voir aussi