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9 octobre 2020, Conseil d’État, n°425459

https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042417963

Le 19 juil­let 2016, la sec­tion dis­ci­plinaire de l’u­ni­ver­sité de Poitiers a infligé à un pro­fesseur des uni­ver­sités la sanc­tion d’in­ter­dic­tion d’ex­ercer toute fonc­tion d’en­seigne­ment dans tout étab­lisse­ment pub­lic d’en­seigne­ment supérieur pen­dant cinq ans, assor­tie de la pri­va­tion de la moitié de son traite­ment.

Il lui était reproché des agisse­ments de har­cèle­ment sex­uel sur des étu­di­antes, un com­porte­ment bru­tal con­tre les étudiant·s et insul­tant envers ses col­lègues.

Un an plus tard, le 16 juin 2017, la sec­tion dis­ci­plinaire lui a infligé la sanc­tion d’in­ter­dic­tion d’ex­ercer toute fonc­tion d’en­seigne­ment dans tout étab­lisse­ment pub­lic d’en­seigne­ment supérieur pen­dant trois ans, assor­tie de la pri­va­tion de la total­ité de son traite­ment. Il lui était cette fois-ci reproché d’avoir ten­té d’intimider ou de dis­suad­er des col­lègues et étudiant·es de témoign­er con­tre lui lors de l’instance en appel devant le CNESER con­cer­nant la 1re procé­dure.

Le pro­fesseur a fait appel de ces déci­sions devant le CNESER et la prési­dence a for­mé un appel inci­dent, récla­mant sa révo­ca­tion.

Le 10 juil­let 2018, le CNESER a pronon­cé la révo­ca­tion du pro­fesseur des uni­ver­sités, que ce dernier a con­testé par un pour­voi devant le Con­seil d’État. Ce dernier a validé la plus haute sanc­tion :

« (…) le CNESER a jugé que M. A… avait mécon­nu le devoir d’ex­em­plar­ité qui s’im­po­sait à lui et fait la preuve de son inca­pac­ité à exercer ses fonc­tions de pro­fesseur des uni­ver­sités, en cher­chant à entretenir avec des étu­di­antes, con­tre leur volon­té, des rela­tions intimes et inap­pro­priées, en adop­tant un com­porte­ment bru­tal et arbi­traire à l’en­con­tre d’é­tu­di­ants, en adres­sant des mes­sages élec­tron­iques diffam­a­toires ou insul­tants à ses col­lègues, puis, après avoir été sanc­tion­né par la déci­sion du 19 juil­let 2016 à rai­son de ces faits, en ten­tant d’in­timider et de dis­suad­er plusieurs de ses col­lègues et étu­di­antes de témoign­er dans le cadre de l’in­stance d’ap­pel, en recourant à des mes­sages anonymes ou adressés sous une fausse iden­tité. En infligeant la sanc­tion de révo­ca­tion à M. A… à rai­son de l’ensem­ble de ces faits fau­tifs, le CNESER n’a pas pronon­cé une sanc­tion hors de pro­por­tion avec les fautes com­mis­es ».