Points clés
- Les établissements publics ont l’obligation de mettre en place un dispositif de signalement relatif à des faits de violences et de discriminations depuis 2019
- Ce dispositif concerne les personnes s’estimant victimes et les personnes témoins
- Ce dispositif s’inscrit dans un triptyque de prévention, d’accompagnement et de sanctions des violences et des discriminations
L’obligation de la mise en place d’un dispositif de signalement dans l’ensemble des établissements de la fonction publique a été introduite par la loi de Transformation de la Fonction publique du 6 août 2019.
Cette obligation est prévue à l’article L135‑6 du Code Général de la Fonction publique qui dispose :
« Les employeurs publics (…) mettent en place un dispositif ayant pour objet de recueillir les signalements des agents qui s’estiment victimes d’atteintes volontaires à leur intégrité physique, d’un acte de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel, d’agissements sexistes, de menaces ou de tout autre acte d’intimidation et de les orienter vers les autorités compétentes en matière d’accompagnement, de soutien et de protection des victimes et de traitement des faits signalés. Ce dispositif permet également de recueillir les signalements de témoins de tels agissements. »
Les dispositions réglementaires R135‑1 à R135-10 (Décret n°2024–1038 du 6 novembre 2024 — art.) qui entreront en vigueur le 1er février 2025 précisent le périmètre des faits concernés et les modalités de mise en œuvre du dispositif.
Le périmètre d’intervention a été considérablement élargi. Le dispositif peut être saisi de l’ensemble des faits relatifs à :
- des atteintes volontaires à l’intégrité physique,
- toute forme de violence et d’intimidation.
- Plus spécifiquement, sont mentionnés les faits de harcèlement moral, de harcèlement sexuel et les agissements sexistes.
Les trois axes qui composent le dispositif sont ainsi précisés :
« 1e une procédure de recueil des signalements effectués par les agents s’estimant victimes ou témoins de tels comportements ;
2e une procédure d’orientation des agents s’estimant victimes de tels comportements vers les services et professionnels compétents chargés de leur accompagnement et de leur soutien ;
3e une procédure d’orientation des agents s’estimant victimes ou témoins de tels comportements vers les autorités compétentes pour prendre toute mesure de protection fonctionnelle appropriée au titre de l’article L. 134–1 et assurer le traitement des faits signalés, notamment par la réalisation d’une enquête administrative ». (Article R135‑1)
Les dispositions réglementaires R135‑1 à R135-10 (Décret n°2024–1038 du 6 novembre 2024 — art.) qui entreront en vigueur le 1er février 2025 précisent également le périmètre des faits concernés et les modalités de mise en œuvre du dispositif. « L’autorité compétente informe les agents placés sous son autorité de l’existence du dispositif de signalement, des procédures qu’il prévoit et des modalités pour y accéder ». (Article R135‑8)
Pour l’essentiel, mentionnons :
- le périmètre d’intervention considérablement élargi ; ainsi le dispositif peut être saisi de l’ensemble des faits relatifs à des atteintes volontaires, à l’intégrité physique, à toute forme de violence et d’intimidation. Plus spécifiquement, sont mentionnés les faits de harcèlement moral, de harcèlement sexuel et les agissements sexistes.
- les informations à délivrer aux agent.es sur les modalités de saisine (Article R135‑2)
- Les informations à délivrer aux agent.es sur les modalités de fonctionnement du dispositif.
Concrètement, le dispositif, qui peut être internalisé ou externalisé selon les ressources tant humaines que financières des établissements, a une double vocation :
- D’une part, le dispositif vise à recueillir les signalements des personnes s’estimant victimes et des témoins par le biais d’une instance d’écoute animée d’agent·es formé·es à l’écoute, mais également en mesure de présenter les différentes options de résolution à la disposition des agent·es.
- D’autre part, le dispositif vise à accompagner les signalant·es selon leurs demandes et besoins.
L’accompagnement porte à la fois sur les ressources psychosociales dont pourraient bénéficier les déclarant·es, mais également sur les procédures juridico-administratives (de protection ou d’enquête) qui pourraient être mises en place. Il est intéressant de relever la mention relative aux enquêtes administratives comme mesure d’accompagnement et d’orientation des agent·es.
Au-delà du traitement des signalements et de l’accompagnement des personnes signalantes, le dispositif doit s’intégrer dans une politique plus vaste de prévention de ces violences.