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13 novembre 2019, CNESER, n°1484

https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/bo/19/Hebdo47/ESRS1900295S.htm

Le 30 août 2018 la sec­tion dis­ci­plinaire du con­seil académique de l’u­ni­ver­sité Paris 1 Pan­théon-Sor­bonne a sanc­tion­né un maître de con­férences d’une inter­dic­tion d’ex­ercer toute fonc­tion d’en­seigne­ment et de recherche dans tout étab­lisse­ment pub­lic pour une durée d’un an.

Il lui était reproché d’avoir eu des échanges, notam­ment de SMS, per­tur­bants, intrusifs et à car­ac­tère sex­uel avec ses étu­di­ants ; d’avoir entretenu une prox­im­ité auprès de plusieurs étu­di­ants se plaig­nant d’un sen­ti­ment de malaise ; de n’avoir pas mis de lim­ites de cir­con­stance dans les rela­tions qu’il a établies avec les étu­di­ants ; d’avoir adop­té un com­porte­ment qui a pu bless­er cer­tains étu­di­ants ; de n’avoir pas été à l’ini­tia­tive de met­tre fin à des échanges por­tant sur la sex­u­al­ité de ses étu­di­ants ; d’avoir util­isé sa fonc­tion pour établir une prox­im­ité d’or­dre non-pro­fes­sion­nelle avec ses étu­di­ants ; d’avoir créé une con­fu­sion chez plusieurs de ses étu­di­ants sur la nature de leur rela­tion.

Il lui est reproché d’avoir ain­si man­qué grave­ment aux oblig­a­tions de moral­ité et de pro­bité qui s’im­posent aux enseignants-chercheurs et de n’avoir pas présen­té d’ex­cuse ni exprimé de regret par­ti­c­uli­er à l’é­gard des usagers con­cernés ni de l’u­ni­ver­sité.

Le prési­dent de l’université a fait appel de la sanc­tion, trop faible au regard des faits.

Devant le CNESER, le maître de con­férences recon­nais­sait les faits reprochés, notam­ment ses con­ver­sa­tions intimes et intru­sives avec des usagers, d’avoir dépassé sa fonc­tion d’en­seignant-chercheur et de n’avoir pas su garder de la dis­tance avec ses étu­di­ants. Il arguait qu’il n’avait pas l’in­ten­tion de (leur) nuire même s’il a eu une atti­tude trop intru­sive en harce­lant des étu­di­ants par des SMS et en dor­mant dans le même lit que l’un de ses étu­di­ants durant un stage de ter­rain.

Le CNESER aggrave la sanc­tion : « les excus­es et les expli­ca­tions de mon­sieur X n’ont pas con­va­in­cu les juges d’ap­pel et ne sauraient jus­ti­fi­er les agisse­ments du déféré à l’aune de l’ex­i­gence d’éthique, de respon­s­abil­ité et d’ex­em­plar­ité qui s’im­pose aux enseignants-chercheurs y com­pris lorsqu’ils sont en sor­tie de ter­rain en France ou à l’é­tranger, ce con­texte n’at­ténu­ant en rien ces oblig­a­tions déon­tologiques ; qu’il est apparu que l’at­ti­tude de mon­sieur X n’est pas com­pat­i­ble avec la déon­tolo­gie uni­ver­si­taire atten­due de tout enseignant-chercheur dans ses rela­tions avec les usagers, que le com­porte­ment du déféré est fau­tif et qu’il con­vient dès lors de sanc­tion­ner ».

Il est con­damné à une inter­dic­tion d’ex­ercer toutes fonc­tions d’en­seigne­ment et de recherche dans tout étab­lisse­ment pub­lic d’en­seigne­ment supérieur pour une durée de qua­tre ans, avec pri­va­tion de la moitié du traite­ment.