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10 juillet 2018, CNESER, n°1256 & 1339

https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/bo/18/Hebdo35/ESRS1800176S.htm

Voir val­i­da­tion par le Con­seil d’État, 9 octo­bre 2020, n°425459

La déci­sion du CNESER per­met d’avoir accès aux faits com­mis par ce pro­fesseur :

« Mon­sieur X, par l’in­ter­mé­di­aire de son blog « Lex­transat­lanti­ca » et des réseaux soci­aux, est entré à de nom­breuses repris­es en con­tact avec des étu­di­antes qui suiv­aient son cours d’am­phithéâtre ;

le ton employé dans ces mes­sages ne rel­e­vait en rien du reg­istre des rela­tions académiques (« de rien, mignonne ! », « la plu­part des gens veu­lent d’abord voir en vous une belle femme, quelque part, ça ne me déplaît pas non plus », « vous plaisez aux hommes et aimez plaire : ça me dérange pas du tout car suis pas frus­tré — j’ai pas été privé de l’amour de belles femmes », ou encore, « Sacrée sur­prise de voir que la (très belle)… est sur la page Face­book que j’anime ») ;

mon­sieur X avait par­faite­ment con­science du car­ac­tère inap­pro­prié de ces mes­sages (« je n’ai pas envie que la moin­dre per­son­ne sache que nous échangeons. Pas même votre meilleure amie ») ; que mon­sieur X s’est mon­tré très insis­tant et intrusif à l’é­gard des étu­di­antes (« il faudrait d’abord qu’on ait pu échang­er orale­ment et yeux dans les yeux. Pour voir si vous pou­vez dis­tinguer le pro­fes­sion­nel de l’in­di­vidu… » ; « vous pou­vez m’écrire ici 06.….… sans prob­lème » ; « D’i­ci là, on aura peut-être eu le loisir de déje­uner à Paris : aller-retour même jour, comme moi le mar­di » ; « Déje­uner à Paris par exem­ple au Louis Philippe. Retour par TGV de 20h. Idée saugrenue ? » ; ou encore, « aurons-nous l’oc­ca­sion de nous par­ler un jour, sans fards sans chichis sans pro­to­cole et même d’é­gal à égal ? En tout cas, j’ai une idée pour ren­dre la chose pos­si­ble »), offrant à l’une d’elle un coupon de réduc­tion SNCF afin qu’elle le rejoigne à Paris et mette à exé­cu­tion ses deman­des ;

les inter­locutri­ces de mon­sieur X indi­quaient claire­ment ne pas vouloir quit­ter le ter­rain de la rela­tion pro­fes­sion­nelle (« mer­ci, c’est gen­til mais ce n’est pas à un pro­fesseur de fac que je pense quand j’ai besoin de par­ler… » ; « … je vous con­sid­ère comme un pro­fesseur, rien de plus. L’autre fois, je ne répondais pas parce que je trou­vais vos mes­sages « bizarres » » « je ne vois pas en quoi ça chang­erait quelque chose que vous ayez mon numéro et inverse­ment, ce sont des choses de la vie privée il me sem­ble ») ; qu’il résulte de ce qui précède que mon­sieur X a cher­ché à entretenir avec ses étu­di­antes, con­tre leur volon­té, des rela­tions intimes et inap­pro­priées ;

l’une des étu­di­antes per­son­nelle­ment con­tac­tées par mon­sieur X, qui s’est vu attribuer la note de 3/20 après qu’elle lui avait demandé de cess­er tout con­tact avec elle, a con­sid­éré cette nota­tion comme con­sti­tu­tive de repré­sailles ;

au regard du com­porte­ment général adop­té par mon­sieur X à l’é­gard des étu­di­ants, les intéressées se sont légitime­ment sen­ties placées en sit­u­a­tion d’in­tim­i­da­tion ;

des étu­di­ants se sont offusqués de l’u­til­i­sa­tion par mon­sieur X de pro­pos grossiers et choquants en cours, relat­ifs aux pra­tiques sex­uelles telles la sodomie ou la fel­la­tion ».

Con­cer­nant la sec­onde procé­dure, il est reproché à mon­sieur X d’avoir, à la suite de la pre­mière sanc­tion du 19 juil­let 2016, entre les mois d’oc­to­bre 2016 et jan­vi­er 2017, écrit sous une fausse iden­tité par voie élec­tron­ique à des étu­di­antes, afin de faire pres­sion sur elles et les dis­suad­er d’éventuels témoignages con­tre lui alors que la procé­dure était en cours devant la juri­dic­tion d’ap­pel ; d’avoir envoyé, sous une fausse iden­tité, un SMS à mon­sieur Z, directeur des affaires juridiques de l’u­ni­ver­sité, dans le but égale­ment de faire pres­sion sur lui et d’avoir adressé, sous une fausse iden­tité, un mail à mon­sieur A, ancien prési­dent de la sec­tion dis­ci­plinaire, pour obtenir des infor­ma­tions rel­a­tives à la procé­dure en cours devant le CNESER stat­u­ant en matière dis­ci­plinaire.